Zabou the terrible

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Mot-clé - Les chemins de Saint Jacques

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jeudi, janvier 22 2009

Camino 2008 - étape 6 : Saintes -> Pons

            Si le réveil ne posa pas de problèmes, le petit-déjeuner fut un peu particulier puisque la cuisine était aussi occupée par des personnes participant à une session « post-cancer » : témoignages lourds, médicaments, histoires tragiques… humanité souffrante, très importante, mais difficilement audible, particulièrement à cette heure-ci, avouons-le.

 

            Au programme ce jour : Saintes à Pons, que Lisa et Alexandre devaient joindre avant 16h30 pour reprendre un train vers la Ville rose. Heureusement, le kilométrage était bien moins important que la veille mais nous partîmes tôt, avec le plaisir de longer la Charente le matin, quand une couche de brume la recouvre encore !

 
 

            Motivée, j’avançais, j’avançais. La marche est bien balisée par des bornes fréquentes dans ce département et donc relativement aisée : pas de crainte de se perdre a priori ! Mais… vous l’aurez deviné… il y eut dislocation du groupe alors que ce n’était particulièrement pas le jour ! Suivant bêtement les bornes, je tournai à droite à un moment : mes compagnons ne la virent pas et continuèrent leur chemin tout droit. Un peu plus loin, je me suis assise pour les attendre avec Gérard de Nerval (oui, oui, un seul livre –à part la Bible !- pour le Camino sinon aïe le dos). Au bout d’un moment… personne ? C’est à ce moment qu’arriva un gars en camionnette : « Salut !!! Tu es pèlerine ? Je suis le responsable des Chemins de saint Jacques pour la région ! »

 
C'est beau un ciel tout bleu arc-en-cielisé !
 

            Et nous voilà partis à discuter quand je l’informai que j’attendais 3 personnes. Il m’offrit de les prévenir du bon chemin s’il les croisait. Je tentai de mon côté les portables : pas de réponses du côté de notre jeune couple, une réponse du côté de l’autre zouave… qui venait de croiser le monsieur à la camionnette et repartait « par un autre chemin ». Il me rejoignit et nous attendîmes… nous attendîmes encore…. longtemps. Enfin, les voilà, fallait pas nous faire un coup comme ça ! En plus, ils s’étaient fatigués pour rien, avec leurs baskets-qui-font-ultra-mal-aux-pieds de surcroît.

 

            Micro pause et c’était reparti : il faisait super beau… ce dont ma peau s’est longtemps souvenue (vous avez dit rouge ?). Marche à travers les vignes et les fermes : magnifique chemin sur lequel il y a peu à dire beaucoup à admirer !

 
 
 

            Accueillis par une statue du Christ Roi juste avant Pons : y a pire comme accueil ! Pose victorieuse pour Nono et moi-même devant la borne « Pons » avant de goûter avec nos amis (hein, vous avez osé dire gamins ?) et de les remettre au train, à l'heure, ouf !

 

            Pour nous le Camino de cette année s’arrêta aussi dans cette belle ville de Pons mais je vous narrerai cela dans le prochain et dernier billet de cette série Camino 2008 !  

 
 

samedi, janvier 10 2009

Camino 2008 - étape 5 : St Jean d'Angély -> Saintes

                Nous savions partir pour une longue étape mais nos deux nouveaux compagnons de route pensaient que nous jouions pour le plaisir aux vieux guerriers bardés de cicatrices. Ils subirent ainsi le doux baptême de l’eau de pluie et comprirent vite que, non, les baskets pour marcher, ce n’était pas une bonne idée.

 

 

                Longue étape donc, très longue même. Marquée par la rencontre de plusieurs autres pèlerins : deux dames retraitées –voulant faire la partie du Camino en Charente uniquement-, un couple de jeunes Québécois d’à peu près notre âge et encore un autre, un Français, parti visiblement à la recherche de lui-même (enfin, je crois que nous nous cherchons tous, un peu, ou même beaucoup, dans ces gens partis, mais la pudeur… Cette fichue pudeur  toujours là pour nous dire de nous taire, et qui nous fait proférer sans honte d’atroces banalités sur les raisons d’un départ !).

 

                Comme toujours, je marche vite, trop vite, et donc souvent seule devant, me posant à lire Nerval sur une borne encoquillée pour attendre mes compagnons. Avec les autres, nous nous croisons, recroisons, au gré des pauses de chaque petit groupe.

 

                Finalement, ce fut un temps de giboulées avant l’heure mais nous fûmes bien récompensés par une marche dans un pays magnifique ! Des vignes, des tournesols, du maïs, encore des vignes, avec de splendides églises comme posées là au milieu d’un champ, visitées en compagnie de m&m’s parce que c’est encore meilleur.  

 

   

 

 

                Un G.R. complètement fou, nous faisant passer par des côtes boueuses où chaque pas était miracle et des fermes pleines de bestioles, au péril de notre vie de pèlerin !

 

 

                Plus tard, dans la journée, arrêt café où tous les pèlerins s’arrêtèrent, occasion de mieux faire connaissance, sous les yeux amusés et bienveillants du patron du coin. Nous ne savions pas qu’il s’agissait d’une belle pause avant l’épreuve « la forêt mal balisée sous la flotte », épreuve qui rendit ma carte telle du papier ayant séjourné dans l’eau plusieurs heures et à l’issue de laquelle nous nous retrouvâmes tous sans faute pourtant, et sous le soleil, sans savoir comment.

 

 

                A quelques kilomètres de Saintes, une belle église romane ou l’occasion pour moi de téléphoner pour prévenir la communauté des sœurs du séminaire (ouais, ouais, ça fait illogique comme ça mais ne vous inquiétez pas, je n’ai pas perdu la tête) que nous aurions du retard.

Eh oui, le soleil était avec nous ! Enfin !

 

 

                Alors que je devais encourager les troupes, les attendre, redémarrer, pour éviter d’en perdre, enfin, un panneau d’entrée en agglomération qui fit beaucoup de bien à tous : SAINTES ! Même si nous savions que nous avions toute la ville à traverser. Je relâchai un peu mon attention : je perdis nos deux novices, hélas, hélas. Enfin, j’en profitai pour respirer l’air de la Charente et ouvrir mes yeux pour admirer : que de beauté !

 

                Il nous fallut du temps pour retrouver le « séminaire » où nous logions, ancien séminaire diocésain en réalité, ancien carmel et actuelle maison diocésaine. Il fallut encore plus de temps à nos deux compagnons de route pour nous retrouver. Classe comme gîte tout de même.

 

Douce soirée aux pizzas commandées, dans l’amitié. Une douche (je suis sûre que ça passionne mes lecteurs). Et, oh, le bel oratoire ! Complies paisiblement chantées et, zou, au lit !

 

 

dimanche, décembre 28 2008

Camino 2008 - étape 4 : Aulnay de Saintonge -> St Jean d'Angély

                Heureusement, la journée suivante allait être d’un kilométrage moindre puisque nous devions accueillir deux compagnons marcheurs à la gare de St Jean d’Angély en fin d'après-midi.

 

                Touchée par nos mésaventures de la veille, la propriétaire de l’hôtel ne nous laissa pas repartir sans des croissants le matin, donnés en même temps qu’un tampon sur notre credencial. Et, encore mieux, s’il faisait froid, il ne pleuvait pas dès le départ pour une fois, ouf !

                Cette marche fut fortement animalière entre un chat qui s’installa sur moi avec autorité lors d’une pause où j’attendais mon compagnon de route (hé minou, t’es gonflé tout de même !) et d’une écrevisse qui agressa presque mon cher Nono. On ne dirait pas comme ça, mais c’est dangereux le Camino…

                Nous marchions, marchions et marchions encore à une bonne allure dans une campagne où, à part les animaux, nous ne rencontrions pas grand monde. Et l’heure tournait sans que puissions sustenter nos estomacs. L’arrêt dans un village où se préparait un barbecue chez des particuliers, aussi beau le cadre soit-il, fut particulièrement rude. Enfin, tant pis, nous continuâmes notre chemin jusqu’à ce que…

Tours angély-ques en vue !  

                En tant que pèlerins, nous avions accès à un super gîte : l’abbaye royale elle-même, transformée en centre européen de la culture ! Après avoir dévalisé une boulangerie et rencontré des pèlerins canadiens que nous allions recroiser, nous visitâmes cette belle petite ville : tour de l’horloge, fontaine aux piloris, et ces fameuses tours de l’abbatiale… qui ne sont que des tours puisque la Révolution stoppa net le projet : dommage.

 

                Il ne nous restait plus qu’à attendre notre amie Lisa et son fiancé Alexandre (... qui se marient en juillet prochain et dont je suis témoin !), en provenance direct de Toulouse, tranquillement, dans notre superbe (et humble ?) demeure d’un soir.

 

mercredi, décembre 24 2008

Camino 2008 - étape 3 : St Romans les Melles -> Aulnay de Saintonge

 ('tention, billet un peu long !) 

                A St Romans, la soirée fut fort sympathique, entre des sœurs chaleureuses au possible et une hôte surprise : une « ancienne » du Camino, canadienne, qui venait leur dire un petit bonjour ! Et qui, en plus, accomplissait sans cesse des missions humanitaires en Afrique : de quoi l’écouter plusieurs heures ! Sans oublier de remplir le cahier du Camino des sœurs, dans lequel je retrouvai, amusée, la trace de mon collègue de grec biblique NicO… qui m’avait passé l’adresse !

 

                N’empêche que le matin, en regardant le porte-savon, on s’est dit que les sœurs abusaient…  

Faut pas jouer, mes sœurs, avec les obsessions des pèlerins qui voient des coquilles partout !

 

Et nous voilà partis, vaillants, sous la pluie bien sûr ! Nous partîmes sans trop nous poser de questions, passant devant une école dont les enfants qui rentraient en classe nous regardèrent, visiblement surpris !

 

Un virage à gauche et nous prenions un magnifique chemin, entre petit ru et champs : malgré la pluie, c’était formidable ! C’est là que je découvris encore un nouvel aspect de celui qui est tout de même un ami depuis plus de 14 ans…

             

Ses cousins ?

 Un bel archiprêtré, des belles demeures : nous ne sentions guère la pluie, devant de telles splendeurs avant de voir le panneau d'une ville. Saint Romans les Melles. Bon, oui. Oui. Bon, quoi, oui, d'accord, nous sommes de sales étudiants plus rompus aux travaux de l'esprit qu'à la lecture de carte (que nous n'avions d'ailleurs pas faite !). Hum, voilà, honte avouée : nous avions suivi le GR, certes oui, mais à l'envers ! Chouette alors que la journée devait être bien remplie pour le kilométrage déjà… Enfin, nous continuâmes notre route, Granys pomme en poche pour nous consoler.

Déjeuner à Brioux-sur-Boutonne avec un patron habitué aux pèlerins mais aimant tellement les histoires de Camino qu’on ne pouvait plus partir !

Pluie.

Pluie.

Marche le long d’une nationale pour gagner du temps car nous étions en retard sur notre horaire. Très rigolo.

Pluie.

Pluie.

Au bout d'un moment, la terrible (comme moi quoi) question capuche ou pas capuche n'a plus guère de sens.

Mais on garde le sourire, et on tente de voir clair à travers les gouttes ! Sursum corda !

Notre calvaire n’était pas terminé et un panneau survint : nouvelle station. Pour un gag qui n'en était pas un.

- Allo ? Bonjour Madame, je vous téléphonais pour vous dire que les deux pèlerins qui avaient réservé le gîte municipal pour ce soir seraient en retard.

- ??? Vous êtes qui, vous ?

- Eh bien, je vous avais téléphoné il y a 15 jours pour réserver...

- A quel nom ? J'ai déjà passé le gîte à qqun ce soir !

- PdLG, vous aviez noté à l'époque.

- Oh, j'ai oublié de vous inscrire ! Eh bien, désolée mais ce n'est pas possible pour ce soir puisqu'il y a d'autres personnes.

- ...

 

Je raccrochai. Je regardai Arnaud. Nous éclatâmes de rire.  

 

Après un bon fou rire de quelques minutes (il y avait tout de même de quoi ! Il pleuvait, nous avions les pieds en sang l’un comme l’autre, mal partout, encore une dizaine de kilomètres à faire et nous n’avions aucun gîte pour le soir !), grave question : marcher toute la nuit ou trouver un hôtel pas trop cher ? Après grande discussion car les deux solutions avaient leurs points forts, nous téléphonâmes à un hôtel : il leur restait une chambre… Sauvés !!!

Nous arrivâmes donc à Aulnay-de-Saintonge, son gîte ir-réservable, son donjon, son hôtel-à-la standardiste-que-notre-aventure-faisait-bien-rire, sa pizzeria où nous nous payâmes un apéro pour nous remonter le moral, sans oublier là encore sa magnifique église romane, tout illuminée la nuit !

Il n’empêche que, ce soir-là, je ne sais pas pourquoi, je me sentis tout de même un caractère légèrement christique.

 

lundi, décembre 22 2008

Camino 2008 - étape 2 : Chenay -> St Romans les Melles

 

               C’est donc sous la pluie que nous repartîmes le lendemain matin, un peu plus lourds, tant au niveau stomacal que dans nos sacs puisque notre hôtesse nous avait préparé un super pique-nique ! Ah les p’tits pèlerins, ils en avaient de la chance ! 

 

                La pluie s’arrêta néanmoins et, au bout d’un moment, une légère luminosité me permit de me prendre pour Dark Vador.

 

 

               Mais, même la tête dans les étoiles, nous étions heureusement sur le bon chemin !

 
 

La pluie, à nouveau.

Achat d’un stock de pansements, pas vraiment préventifs, snif… 

Melles, et enfin, un peu de réconfort dans l’univers jazzy d’un café onirique

Et de belles églises romanes où le regard aime se perdre, et l’âme se poser, un peu, et boire.  

Pluie. Des gens qui s’arrêtent : besoin d’aide ? Camino = confiance en l’humanité à chaque instant renouvelée !

Et nous voilà enfin arrivés à saint Romans-les-Melles, petit village, peu connu, tout petit (où nous avons pourtant passé un certain temps à trouver le couvent qui nous hébergeait avant, euh, avant… enfin, vous verrez pour ce qui nous arriva le lendemain) et doté d'un beau lavoir, d'une hideuse grotte de Lourdes sulpicienne (beurk) et surtout d’une formidable église romane ! Petite merveille de nos villages. Petites découvertes qui ne se font qu’en prenant le temps de se perdre à pieds dans des lieux inattendus.

 

C’est aussi le charme du Chemin.

 

dimanche, décembre 21 2008

Camino 2008 - étape 1 : Lusignan -> Chenay

 

 La pluie : c’est sans doute le mot qui caractérise le mieux cette première journée.

Jamais nous n’avions connu cela pour les deux premiers tronçons : nous allions nous y faire en 6 jours de marche.  

 

Ainsi qu’à la boue qui l’accompagne !

 

 

Nous allions vite apprendre à laisser tomber le pantalon pour passer en short (roh, allez, à quoi pensiez-vous d’autre, hein ?). Et d’ailleurs, c’est aussi une autre sorte d’eau qui nous accueillit quand nous arrivâmes à notre gîte, un peu tôt car le froid avait dû curieusement faire pousser nos ailes.

 

 
 

Ceci étant, le chemin fut intéressant d’un point de vue historique. Car, comme nous l’apprîmes lors du dîner, les tombes dans les champs (vous avez bien lu) que nous avions vues et qui nous avaient tant surpris ici ou là étaient liées à la forte présence protestante dans la région. Leurs cimetières… et jusqu’à pas si longtemps !

 

Arrivés, nos hôtes absents, nous prîmes le temps de visiter ce village. D’ailleurs, admirez la salle… polyvalente ????

 


 

Il y avait surtout une superbe église romane à voir. Et Zabou, dans une belle église romane, elle craque : elle y passerait des heures. C’est simple, c’est beau. Moralité : n’emmenez pas Zabou voir une église romane avec vous. Sauf si vous êtes le filleul de Zabou et que vous partagez le même vice.

 

Eglise de Chenay

 

Puis vint le soir et le repas autour d’une table d’hôtes… Les gens ne se connaissent pas mais les mets et l’alcool versés si généreusement (3ème type d’eau de la journée : l’aqua vitae… Rude après l’apéro maison et le vin. Au moins, le froid ne nous atteignait plus) délièrent vite les langues des trois couples présents, regardant bizarrement les deux p’tits jeunes qui étaient là :

 

- Ah bon ? Mais vous êtes de vrais pèlerins alors ? Je n’en avais jamais vu !

- Et puis vous êtes si jeunes !

- Nan, vous êtes catholiques ? Des jeunes catholiques, ça existe encore ? Vous pèlerinez pour de vrai ?

- Mais vous appartenez à un organisme ? Non ? Vous faîtes ça comme ça ?

Eh ouaaaaaaaaais !

 

L’ambiance à la fin du repas était plutôt très enjouée, les « p’tits pèlerins » y participant allègrement, étant particulièrement en verve. 

Le lendemain matin, on nous prit en photo : « Je veux montrer que j’ai vu de vrais pèlerins, des vrais de vrais qui marchent sous la pluie (« ouais ! » dit-on tous en chœur, motivés, très motivés... ) et des jeunes en plus ! » Bref, si un jour vous trouvez quelque part en France une photo qui ressemble à une Zabou en poncho, ne cherchez pas : c’est bien elle.

 

Bon, moralité de l’histoire je n’ai plus qu’à devenir une « vraie pèlerine » : en suis-je capable ?

 

Gardez-moi un coeur d'enfant

 
Mosaïque de l'église N-D des Neiges à Prague
 
Sainte Marie, mère de Dieu,
Gardez-moi un coeur d'enfant,
Pur et transparent comme une source.
Obtenez-moi un coeur simple 
Qui ne savoure pas les tristesses.
Un coeur magnifique à se donner,
Tendre à la compassion,
Un coeur fidèle et généreux,
Qui n'oublie aucun bien
Et ne tienne compte d'aucun mal.
 
Faites-moi un coeur doux et humble,
Aimant sans demander de retour,
Joyeux de s'effacer dans un autre coeur.
Devant votre divin fils,
Un coeur grand et indomptable,
Qu'aucune ingratitude ne ferme,
Qu'aucune indifférence ne lasse,
Un coeur tourmenté par la gloire de Jésus-Christ,
Blessé de son Amour et dont la plaie ne guérisse qu'au ciel.
 
Père Léonce de Grandmaison, s.j.
- Texte recueilli en l'église de Chenay, sur le Camino en septembre 2008-
 
 

samedi, décembre 20 2008

Retour sur le Camino 2008

 
        Le temps de l'Avent est un temps de marche.
 
        Or, comme je ne vous en avais que peu parlé, il m'a semblé intéressant de mettre à profit ces derniers jours d'Avent et les premiers du temps de Noël pour revenir sur mon tronçon du chemin de saint Jacques de cette année qui m'a menée de Lusignan à Pons (Comment ? Vous ne connaissez pas ? Bon, eh bien vous voyez, ce blog vous fait même réviser votre géographie, fou non ?).
 
       Toutefois, à la différence des autres années, je ne raconterai pas l'ensemble de ce chemin, de ce que j'ai fait, parcouru, vu, pensé dans le détail, mais seulement quelques instantanés rapportés.
 
       Pour lancer ce "feuilleton", je vous propose un extrait de la si belle bénédiction de l'Avent qui sonne comme une prière-programme du pèlerin :
 
"Qu'Il rende ferme votre foi, joyeuse votre espérance, et constante votre charité."
 
 
Alors (re)partir.
 

vendredi, septembre 12 2008

C'est le pied !

 
A la demande générale d'Anne-Claire, vous allez pouvoir ici constater ce que signifie l'expression "casser les pieds". Bon apprentissage à chacun : pour ma part, j'en ai déjà plein les pieds.
 
Au départ, pieds croisés :
 
Puis...
 
Pieds trempés
 
Pieds stigmatisés
 
 
Pieds blessés, par ceux du filleul accompagnés
 
Pieds bandés
 
 
Et pourtant, pourtant...
Bon cognac dégusté
 
Hmm ? Comment ça, cela n'a rien à voir ? Sarcastique
 

mardi, septembre 9 2008

Retour cahin-caha

 
 
 
 
De retour. Super(s) moment(s). Oserais-je dire comme d'habitude ? Car les tronçons se suivent sans se ressembler sur le beau chemin qui mène au tombeau de saint Jacques.
 
De retour. Dans ma boîte aux lettres, un diplôme, simple paperasse mais symbole de trois années passées après un choix, déterminant dans ma petite vie. Dans ma boîte mail, une bonne nouvelle à venir.
 
De retour. Une petite boule de poils chère à mon coeur à entourer d'amour pour ses dernières heures.
 
 

mardi, septembre 2 2008

Sur le départ - Camino 2008

 
Se préparer pour le départ...

Coquille

 
 En se remémorant tout ce qui a déjà été vécu sur un chemin, son chemin, à travers des étapes qui prennent sens pour celle qui les a vécues
 
 Partir bien accompagnée
 
 
Et bien chargée ???
 
 
Je ne sais pas ce que je découvrirai encore cette année
Ni dans quel état je reviendrai
Mais je continue ce chemin commencé il y a deux ans.
 
En avant, toujours !
Ultreia, Ultreia E sus eia Deus, adjuva nos !
 
@ dans une semaine !
 
 

samedi, août 16 2008

Camino 2008 : itinéraire probable

 
Alors Zabou, tu abandonnes le Camino ? Tu ne nous en as pas parlé cette année ! Eh bien non !
 
Camino 2008, itinéraire probable pour le tronçon n°3 :
 
A priori... Inch'Allah !
 

Mercredi 3 septembre :

Lusignan à Chenay

Jeudi 4 septembre :

Chenay à Saint Roman –les- Melle

Vendredi 5 septembre :

Melle à Aulnay de Saintonge

Samedi 6 septembre :

Aulnay de Saintonge à Saint Jean d’Angély

Dimanche 7 septembre :

Saint Jean d’Angély à Saintes

Lundi 8 septembre :

Saintes à Pons

Mardi 9 septembre :

Pons à Mirambeau
 
 
Peut-être marche le 10 pour aller prendre un train vers Montendre, mais sans certitude.

lundi, mars 10 2008

Via Turonensis 2007 : 15

Profitant d'un soir où une bonne gastro m'empêche de dormir (c'est drôle comme les gens ont un instant de recul quand vous leur dîtes ce que vous avez !), voici l'avant-dernier épisode de mes pérégrinations de l'été dernier.   
 
         Les garçons suivirent les moines vers le réfectoire et je disposais donc pour ma part d'un peu de temps avant le dîner que je mis à profit pour explorer le jardin de l'hôtellerie, bien agréable. J'étais seule pour le dîner mais les 2 garçons vinrent vite me rejoindre, me narrant leur expérience de dîner monastique et... m'aidant à finir le mien qui était copieux !
 
         L'heure d'aller prier Complies arriva bien vite et c'est là que je remarquai les plus importantes différences avec Fleury où Complies et Vigiles ne font plus qu'un seul et même office : enfin, cela n'est guère important au final tout de même. En revanche, il est dommage que le temps soit aussi court entre ces 2 offices car on ne sait guère comment le mettre à profit. Les complies furent fort belles et nous attendîmes l'heure de l'office suivant en discutant devant l'église. Y rentrant pour le dernier office, c'est là qu'il m'arriva euh... un truc de ouf ? Un moine que je ne connaissais pas vint me voir : "Que Dieu bénisse Isabelle et..." bref, la suite me regarde mais je fus sciée et je le suis encore je dois dire. Bel office également de Vigiles même si mon voisin fut secoué d'un fou rire pendant une lecture (peuh ! Je t'offre un compendium de ses oeuvres pour ton prochain anniv' tiens !). Le soir, pour rester dans l'ambiance, je lus La vie du petit saint Placide de mère Geneviève Gallois, osb.
 
 
           Et une bonne nuit de sommeil suivit, profitable au soin de mes ampoules qui se rappelaient sans cesse à mon bon souvenir. Debout de bonne heure pour aller prier les Laudes (mon "héroïque" effort ne fut pas suivi par mes 2 feignasses de compagnons, tss tss tss Clin d'oeil) avec toujours autant de joie à entendre chanter le cantique de Zacharie. Un bon petit-déj réveilla la totalité des troupes et nous préparâmes bien vite nos sacs afin de partir sitôt Tierce achevé. Un rapide au revoir, l'achat du pique-nique dans la supérette voisine et hop, nous étions partis vers Lusignan (ouais !), notre dernière étape du tronçon (ouin !). Pour quitter Ligugé, nous empruntâmes la
 
héhéhé Ange
 
           Et l'on marche, et l'on marche.
 
 
Entre Ligugé et Lusignan
 
Suite et fin (en-fin !) au prochain épisode !
 

dimanche, février 24 2008

Via Turonensis 2007 : 14

 
        Après avoir cherché un mac do (oui, nous étions omnubilés par ce fast-food) dont nous voyions la pub partout et après avoir appris qu'il se trouvait à l'autre bout de Poitiers, nous décidâmes d'un commun accord de continuer notre marche vers le sud de Poitiers. Ce fut une bonne idée : nous trouvâmes avant de quitter la ville un petit restaurant ouvrier qui servait des plats gargantuesques pour presque rien ! J'exagère à peine : ayant du abdiquer face à la quantité, les garçons peinèrent à finir ma part en plus de la leur (ce qui n'est pas peu dire quand on connaît l'appétit de ces charmants jeunes hommes !). Bref, heureusement que le kilométrage était réduit : nous nous serions autrement trouvés un peu lourds.
 
       Allant vers Ligugé et sa célèbre abbaye bénédictine (croquée sous le nom de Val-des-Saints dans l'oeuvre de J-K Huysmans), nous eûmes la surprise de constater que la chemin était quasi-fléché :
 
Un village du nom de St Benoît !
Amusant, non ?
 
           La route était particulièrement agréable puisque nous avions à traverser la forêt domainiale de Ligugé. Il n'y a pas à dire : cela nous changeait de la Beauce sous un soleil de plomb, c'est-à-dire de l'édition 2006 de notre pèlerinage !
 
Arrivée à l'abbaye St Martin de Ligugé
Et nous voilà arrivés à Ligugé !
 
           ... Où nous fûmes très bien accueillis par les moines qui commencèrent en nous offrant une menthe à l'eau rafraîchissante. Suivirent une courte prière dans l'église (dixit le chapitre de la RB sur l'accueil des hôtes, isn't it ?), un tour des lieux, l'échange de quelques mots sur notre pélé, sur le "benedictin's world" ("Vous connaissez d'autres abbayes ?" ---- "Aaaah, l'abbaye de Fleury ! Qui y connaissez vous ?" ---- "Ah vous le saluerez de ma part alors" : tout le monde se connaît dans les monastères, complètement ouf ! Clin d'oeil), le tampon sur notre credencial à la boutique ("Wouah ! Vous en avez déjà plein ! Et des beaux !") et enfin l'installation dans nos chambres. (Contrairement aux garçons, j'avais droit à une douche dans ma chambre : traitement de faveur ? héhéhé Tire la langue)
 
Bon, j'admets : leurs chambres remportent le prix de confort par rapport aux différentes hôtelleries monastiques dans lesquelles j'ai eu l'occasion de me rendre.
 
              Il restait du temps avant Vêpres et nous en profitâmes pour visiter leur musée (divisé en 2 parties : l'une sur les émaux, l'autre sur la vie monastique), la boutique monastique locale (haut-lieu traditionnel de délire quand j'ai la (mal)chance de m'y trouver avec Arnaud), l'ancienne église abbatiale et la petite chapelle commémorant le miracle de saint Martin ressuscitant un catéchumène.
 
              Puis bel office de Vêpres (même si les différences avec les offices de l'abbaye de Fleury me perturbèrent un peu... mais rien de grave !Clin d'oeil) J'y eus une petite pensée pour Julien de la blogosphère catholique qui connaît bien ces lieux et qui me les avaient conseillés quelques semaines auparavant. Office suivi du dîner....
 
A suivre...
 
 

dimanche, février 17 2008

Prier avec les pieds

 
         J'évoquais ce texte dans mon dernier billet, trouvé en l'église saint Hilaire de Poitiers. Contrairement à mes habitudes, je le retranscris intégralement ici malgré sa longueur car je lui trouve de singuliers accents de vérité... et qui n'est pas un peu pèlerin en ce temps de marche spirituelle qu'est le Carême ?
 

Prier avec les pieds

-par E-R LABANDE-

            Il serait banal, et sans grand intérêt, d’énumérer les petites et grandes misères qui résultent de la marche continue : ampoules sournoises qui jaillissent en des points inattendus, douleurs qui vous réveillent en pleine nuit, soins que l’on se voit amené à prendre de ces deux bons serviteurs que sont les pieds, les pommadant, les talquant, les emmaillotant comme de pauvres bébés grognons…

            Ne perdons pas un temps précieux à dénoncer tout ce qui contribue, au long de tant de monotones journées, à rabattre le caquet du marcheur : poids du sac, toujours trop lourd, même si le contenu en a été rationnellement conçu et équilibré ; douleurs qui en résultent sur les omoplates, sur les reins, avec des élancements subits ; servitudes physiologiques, intestinales surtout, contraintes humiliantes et imprévisibles ; poussière et crasse dont une hygiène, parfois sommaire, de l’étape enraie mal l’humiliante progression ; soucis matériels de toute nature (« où vais-je pouvoir dormir ce soir ? ») qui, si l’on n’y prend garde, deviennent obsédants au point d’offusquer le dessein spirituel, ou tout au moins de le reléguer au second plan.

 

Tentations – consolations

            Une tentation fréquente sera d’imaginer, au cœur de la journée, non sans délectation, ce que sera l’arrêt du soir : d’abord la douche… puis le dîner escompté, en compensation des indigestes sardines ou du sandwich pâté ingurgité sans plaisir… et encore davantage de ce que l’on va pouvoir boire !

            Je me souviendrai toujours d’un soir, en Gascogne, où, me dirigeant sur Lourdes, j’avais demandé hospitalité à un curé de village, aussi obligeant que pauvre. N’ayant pas de « chambre à offrir », il m’avait proposé de passer la nuit à côté du presbytère, sur une paillasse, dans la salle paroissiale qui servait visiblement de patronage. Plein été. Le jour n’en finissait pas de s’éteindre. En face de cette salle, le cimetière, pelotonné autour de l’église. Les portes de celle-ci étaient grandes ouvertes, et au fond je voyais briller l’ampoule rouge du sanctuaire. Pas un bruit, on était à l’écart de la route. Au-dessus de ce paysage de paix, un ciel vert clair ou paille, lumineux, transparent, dans lequel les astres allaient peu à peu s’insérer. Le pèlerin, malgré les 35 km de sa journée, n’avait aucunement sommeil et n’éprouvait plus d’autre besoin que de prier : il se sentait parvenu aux rives d’une incommensurable béatitude.

 

Enrichi – appauvri

            Quelle est la plus manifeste grâce dont soit enrichi le pèlerin qui marche ? Au fond, il s’agit de tout un ensemble, dont les lignes directrices sont discernables aux plus myopes : vie simplifiée, vie pauvre, voie d’enfance… Laisser sa famille pour des semaines, se couper de son travail… cela représente assurément un effort initial qui peut être déchirant. Mais au bout de quelques jours, voici que la blessure est déjà cicatrisée et qu’une grande paix vous envahit. Le seul fait de n’avoir que peu de linge dans son sac, une tenue si médiocre, allège et calme le vieil homme. Ainsi, le musulman qui approche de La Mecque prend-il des vêtements simplifiés « ibram » pour « renaître à une vie nouvelle ».

            Par l’accomplissement de son vœu de pèlerinage, l’homme que nous observons est en effet devenu, sans s’en douter, un pauvre. Même s’il a pris des précautions avant de partir, s’il s’est fait envoyer poste restante quelque mandat par sa femme, il est à présent un pauvre. Car il est et se sent l’égal et le frère du mendiant, du pauvre bougre, du gendarme méfiant qui exige de voir ses « papiers », comme du jeune barman qui le regarde vider son vichy-fraise.

 

« Partir ailleurs pour revenir autre »

            Ce qui surtout, jour après jour, va révéler au marcheur qu’il est dans la « vita nuova », c’est que désormais il ne peut plus faire un personnage ; il renonce de par sa nouvelle condition à toute prétention ; il ne joue plus au mandarin et, s’il a cru parfois jouir de quelque prestige social, à présent le voici ramené au plan d’autres. Il va tomber un couple de clochards quelque peu poivrots, ou bien sera rattrapé par un Portugais qui va tenter de se louer pour les vendanges, ou bien rencontrera un garçon encore jeune, traînant son accent de Belleville sur une route du Périgord, qui lui demande une cigarette et avoue vite qu’il sort de prison. Et avec l’un ou l’autre le dialogue aura existé : conversation impensable en temps « normal ». Ah pèlerin, tu as cessé de faire le malin, l’avocat qui polit ingénieusement sa péroraison ou le bridgeur que s’arrachent les salons : tu commences à découvrir qu’il y a de par le monde bien d’autres êtres intéressants que ton collègue agrégé, ou ton ami rotarien…

            Il est pauvre encore parce qu’hier soir, arrivant dans ce village encore loin de Lorette et ne pouvant vraiment demander davantage à ses pieds, il a bien cru ne jamais trouver un lit : il a du mendier auprès de neuf ou dix logeuses, avant de trouver la vieille qui a consenti à l’héberger. Il est pauvre, parce qu’il ne fait que baragouiner la langue du pays et que cela, en l’humiliant, complique singulièrement sa tâche.

 

Confiance

            Le marcheur va retrouver dans la voie d’enfance ce qui signifie une confiance totale en Celui pour qui il se déplace, qu’il a reçu dans l’Eucharistie tout à l’heure et qu’il a par moments l’impression de tenir par la main tandis qu’il continue d’avancer. « Pèlerin, chantait lyriquement un poète irlandais du IXème siècle, prends bien soin que ton voyage ne devienne pas vain, sans profit ni gain pour toi. Le Roi que tu cherches, tu le trouveras à Rome, c’est vrai, mais seulement dans la mesure où il aura fait route avec toi… »

            Une telle confiance, de jour en jour affermie, inonde le cœur du marcheur parce qu’il a eu enfin tout le temps de prier, et parce que cette prière est orientée dans un but précis… Je parle du but spirituel. Car nous touchons aux fondements même de ce voyage, vous pensez bien que cet homme ne s’est pas engagé dans pareille aventure sans motif grave ! Il a voulu, par exemple, marcher pour remercier Dieu d’avoir à la vie son ami en péril de mort ou pour implorer la fin de l’interminable tuerie au Viêt-Nam. Et si j’évoque à son propos la voie d’enfance, c’est en revoyant l’image de la petite Thérèse, au fond de son Carmel, se forçant à déplacer son pauvre corps douloureux que la maladie ronge et disant dans un sourire : « C’est pour un missionnaire que je marche. »

 

Il ne suffit pas de se rendre en un lieu saint, ni d’accomplir un certain nombre de gestes.

Il s’agit, hier comme aujourd’hui, de « partir ailleurs pour revenir autre. »

vendredi, février 15 2008

Via Turonensis 2007 : 13

 
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          Quelques rapides minutes de marche et nous étions arrivés au baptistère saint Jean, l'un des plus anciens monuments chrétiens de France ! Sa partie la plus ancienne date des années 360, vous rendez-vous compte ! Bien sûr, nous souhaitions le visiter mais en nous approchant, nous nous retrouvâmes devant une porte close. Hélas ! Néanmoins, pleins d'espoir, nous nous rendîmes au musée d'à côté, voir si une clef ne pouvait nous être prêtée... nous étions des pèlerins tout de même ! Mais nos supplications restèrent inefficaces : ni le fait d'être pèlerins, ni le fait d'être 3 jeunes étudiants venant respectivement de l'ESTP, de l'ENAC et de la Sorbonne pour voir le baptistère (bon, ok, on a exagéré mais pourquoi pas ?) n'y firent rien et notre admiration se borna donc à l'extérieur du monument.
 
          Notre balade dans Poitiers ne s'arrêta pas là et c'est en flânant quelque peu dans les rues que nous parvînmes à l'église saint Hilaire. Pourquoi s'y arrêter ? Voyez plutôt ci-dessous !
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          Eglise romane -ce qui charma bien sûr Zabou- ayant malheureusement du être pas mal reconstruite au fil des siècles. Les vitraux, modernes, y narrent la vie de saint Martin de Tours dont saint Hilaire, enterré dans cette église, fut le maître.
 
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Le tombeau de saint Hilaire
 
         Avant de repartir, la découverte d'un texte intitulé "prier avec les pieds" nous plut beaucoup : je le posterai prochainement sur ce blog afin que vous puissiez en profiter. Nous nous dirigions peu à peu vers la périphérie de Poitiers et cherchions de quoi déjeuner...
 
A suivre...
 
 

samedi, janvier 26 2008

Via Turonensis 2007 : 12

 
            Matinée plus culturelle que pèlerine mais... qui nous empêchait de le faire ? Ce n'est pas contraire au "Camino" et, de plus, nous avions prévu de faire halte à l'abbaye de Ligugé le soir, ce qui n'était pas bien loin, une bonne dizaine de kilomètres seulement ! (un moine bénédictin de ma connaissance, d'un autre monastère, apprenant le trajet de cette journée, ne put s'empêcher de trouver cela "tranquille" en rigolant... grr).
 
           Pour commencer la matinée, visite de la magnifique église du centre de Poitiers : N-D la Grande. Wouaaaaah ! Pour mieux admirer l'extérieur, nous nous posâmes d'abord face à elle, installés sur nos sacs, en dégustant d'excellents pains au chocolat.
 
Façade N-D la Grande
 
Puis nous y rentrâmes : l'intérieur était aussi magique que l'extérieur... Atmosphère d'un autre âge pourtant insérée dans le présent.
 
"Notre-Dame la Grande
 
Cette église -comme beaucoup d'autres- est conçue comme l'image terrestre du monde céleste.
 
Ici, la terre s'étale
aux quatre horizons...
 
Ici, la coupole de la nef
couronne le monde
comme la voûte céleste...
 
Ici, le Ciel et la Terre
se rencontrent...
 
Ici, le temps et l'espace
s'entremèlent.
 
Dieu descend...
... l'homme s'élève"
 
texte anonyme trouvé dans l'église
 
 
Alors, quand notre rêverie prit fin, nous nous acheminâmes vers le baptistère saint Jean d'un pas peut-être plus léger.
 
A suivre...
 
 

jeudi, janvier 17 2008

Via Turonensis 2007 : 11

Après une interruption, reprenons notre feuilleton !
 
          Nous étions donc arrivés à Poitiers et il s'agissait de trouver désormais notre hébergement pour la nuit : la communauté Emmaüs locale. Entre nous, connaissez-vous Emmaüs autrement que par l'abbé Pierre ? Moi pas en tout cas, je l'avoue  et ce fut donc une véritable découverte : où tombions-nous ? Quand nous arrivâmes dans la cour du petit hôtel particulier qui hébergeait cette communauté, nous n'osions pas trop aller dans la grande pièce qui réunissait plein de monde... Face à notre hésitation, on nous envoya quelqu'un qui nous mena dans nos chambres respectives. Alors, oui, bien sûr, ce n'était pas le grand luxe... (en même temps, est-ce vraiment ce que l'on recherche quand on parcourt le Camino ?) Dans ma chambre, par exemple, traînaient de multiples objets destinés à terme à être revendus je pense... L'heure du dîner sonna bientôt et nous descendîmes aussi rapidement que nos pieds et jambes le permettaient (c'est tout dire...). L'ambiance ? Curieuse au début ! Certains nous regardaient d'un air un peu méfiant et puis deux vinrent s'installer auprès de nous et nous prirent sous leur aile : il en résulta finalement un beau moment de partage. Ces personnes n'ont pas grand chose mais le partagent dans une simplicité belle à voir. Et aider à la vaisselle en fin de repas contribua aussi grandement à notre "intégration". Enfin, c'est difficile à raconter mais pour qualifier l'accueil, j'utiliserai le terme d' "évangélique" : c'est une belle expérience à faire.
 
          Pour une fois que nous étions dans une grande ville, nous en profitâmes pour un [très] petit tour et pour... prendre un pot ! Mérité après 5 jours de marche, nan ?
 
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A donf dans le rouge Zabou !
 
         Dodo et petit-déjeuner où nous pûmes encore discuter avec certains membres de la commuauté. Il y eut même le passage d'un prêtre qui les connaissait bien visiblement. Quand arriva l'heure du départ et que nous voulions participer aux frais, le seul qui restait comme gardien nous dit, après notre insistance : "Non. Nous, nous avons été reçus ici gratuitement : à nous de faire pareil". Eh bien, sincèrement, je fus soufflée de cette réponse : chapeau à cette communauté ! Chapeau Emmaüs ! Chapeau à l'abbé Pierre !
 
A suivre...
 
 

jeudi, décembre 13 2007

Via Turonensis 2007 : 10

 
           Après le pique-nique, nous visitâmes l'église qui était fort belle, notamment l'autel, orné de bas-reliefs à la gloire de saint Georges, patron du lieu :
 
Et puis, nous reprîmes notre route, le Chemin, sous un soleil cuisant. Nous vîmes des châteaux, au loin le Futuroscope et, sous nos pieds, le chemin à perte de vue. Ambiance lancinante assez intemporelle.
Camino et Futuroscope
 
Oh, pour la petite histoire, c'est non loin de là que je pris mes pieds en photo. Mais ne voulant vous faire jalouser leur profonde beauté, je ne re-posterai pas leur profonde beauté [sanglante] ici.
 
Quand, enfin, arrivés au bien nommé "Pas de saint Jacques" (eh oui ! La trace jacquaire est partout !), nous vîmes l'indication de Poitiers. Ouf ! Quelle drôle d'impression de retrouver d'un coup une "grande ville" ! Mais là... mais là... HORREUR ! Nos chairs souffrantes souffrirent les pires tourments : Poitiers était une ville valonnée ! Et personne n'avait jugé bon de nous en prévenir ! D Aïe. Ouille. Aïe. [Jetons un voile pudique sur ces exclamations]
 
De plus, il nous fallait avant tout chercher la cathédrale pour aller y faire tamponner notre credencial et nous nous rendîmes compte que... Poitiers possédait plein d'églises ! Alors, oui, c'est super mais comment font les pauvres parisiens et pauvres pèlerins qui débarquent ? Pff... Enfin, nous la trouvâmes, resplendissante de beauté : non, je n'exagère pas, elle appartient réellement selon moi à la catégorie des cathédrales ++. Alors, posant nos sacs au pied de Jeanne d'Arc en même temps que nos questions sur l'hébergement du soir, nous en fîmes le tour, admiratifs. Il y avait même un labyrinthe ! Mais, contrairement à celui de Chartres, celui-ci était uniquement mural. Ressortis, nous étions décidés à trouver presbytère ou même évêché au plus vite !

Façade de la cathédrale de Poitiers
 
Nous nous égarâmes un peu, ayant mal compris les consignes de la gardienne du Trésor (!!), avant de trouver et de recevoir un tampon de plus pour orner notre credencial d'étapes qui rappellent tant quand on le regarde quelques mois après...
 
A suivre...

 

vendredi, novembre 23 2007

Via Turonensis 2007 : 9

 
          Eh oui, le gîte étant à peine atteint, il fallait nous rendre à l'évidence : il nous restait 1395km à parcourir jusqu'au tombeau de St Jacques ! Ce qui est impressionnant pour les pauv' tits humains que nous sommes ! Les pieds en baveront donc encore mais... qu'importe dans le fond ?
 
          Nous passâmes une bonne soirée à l'association "La barque" : la dame qui nous accueillait faisait également le Camino avec son mari par tronçons. Cela crée de suite un lien fort : n'est-ce pas vous autres pèlerins qui lisez ces mots ? Sourire Le soir, une question se pose à nous : nous n'aviosn pas d'hébergement pour la nuit suivante, sachant que nous avions prévu d'aller jusqu'à Chasseneuil. Que faire ? Pour trouver un hébergement, Poitiers semblait le mieux mais... que de kilomètres !!! Il fallait choisir, faire l'un de ces multiples petits choix encore plus sensibles sur le Camino qu'au quotidien... Nous avons pris la décision d'y aller, quitte à faire souffrir nos pieds (surtout moi !). Un coup de fil et tout était réglé : nous serions hébergé par la communauté Emmaüs de Poitiers. La nuit tomba et nous allâmes reprendre des forces pour continuer à avancer "toujours plus loin, toujours plus loin" Note.

Au départ...

Au matin, devant la fameuse borne terrifiante !

          La vue était dégagée et promettait un beau temps pour marcher : super ! L'itinéraire était quelque peu vallonné le matin et il n'y avait qu'à ouvrir les yeux pour admirer la nature ! Peu à peu, nous approchions de Poitiers, ou tout au moins nous voyions dans le lointain les premiers signes d'une grande ville... Mais il restait des kilomètres ! Pas de rencontres avec des humains mais avec un cheval et un âne... Clin d'oeil

          Pique-nique devant l'église de St Georges-les-Baillargeaux

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     C'est l'église devant laquelle nous trouvâmes cette drôle d'image : voir ici.

Pour la visite, cela attendra le prochain épisode !

 

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